De nombreuses huiles essentielles extraites de certaines plantes odoriférantes ont prouvé leur valeur inestimable pour la santé. Les huiles essentielles sont de puissants remèdes, actifs dès la première goutte. Elles doivent donc toujours être considérées comme un médicament aux actions thérapeutiques souvent puissantes, et elles nécessitent donc une utilisation appropriée afin de ne pas risquer des pathologies plus graves que le mal que l’on souhaite traiter. Cette automédication doit être bien réfléchie et bien préparée, et doit rester un complément aux traitements plus en profondeur qui dépendent exclusivement du domaine médical.
L’aromathérapie se propose de soigner à l’aide de principes odoriférants, dont les huiles essentielles. Elle fait partie intégrante de la phytothérapie.
L’huile essentielle est un produit volatile, liquide ou semi-liquide, composé de molécules aromatiques sécrétées par certaines plantes. Elle n’est pas soluble dans l’eau, tout comme toutes les huiles, mais n’est cependant pas réellement un corps gras. Si on entend parfois parler d’ « essence » pour la nommer, certains préfèrent réserver ce terme pour les agrumes. On parle aussi parfois d’ « huile éthérée » ou d’ « essence aromatique ».
Extraction et conservation La partie de la plante d’où est extraite l’huile essentielle peut différer selon l’espèce. La synthèse des huiles essentielles revient aux appareils sécréteurs qui sont essentiellement les cellules, les poils glandulaires et les canaux. Dans une même plante, on peut même extraire différentes huiles essentielles selon la partie utilisée.
L’huile essentielle n’est pas seulement utile pour notre santé, elle l’est aussi pour celle des plantes : c’est une protection contre les maladies et les parasites, mais c’est aussi un facteur de leur reproduction, attirant les insectes qui leur permettront de répandre leur pollen.
L’extraction de l’huile essentielle doit respecter des règles très strictes afin d’obtenir un produit très pur et de la meilleure qualité possible, facteur essentiel de son efficacité. Elle se fait le plus souvent par distillation à la vapeur d’eau, mais aussi par enfleurage ou par extraction mécanique à froid, ou expression. Une fois l’huile essentielle obtenue, elle doit être conservée au frais et à l’abri de la lumière, dans un flacon opaque, et de l’air car elle est très volatile et s’oxyde facilement. Selon la nature de l’huile essentielle et la qualité de sa conservation, une huile essentielle peut se conserver de 6 mois à 3 ans.
Composition Chaque huile essentielle a sa spécificité, sa qualité et sa quantité en tels ou tels composants biochimiques. La nature des composants d’une huile essentielle est déterminante pour connaître ses indications et contre-indications, et son mode d’emploi.
Les composants les plus communément identifiés sont :
- les monoterpènes : antalgiques et antiseptiques atmosphériques
- les sesquiterpénols : toniques généraux, immunostimulants, décongestionnants veineux et lymphatiques
- les phénols : anti-inflammatoires, anti-infectieux et stimulants immunitaires, toniques à faible dose mais toxiques pour le foie à haute dose, irritants pour les muqueuses
- les sesquiterpènes : action anti-inflammatoire, calmante et hypotensive
- les cétones : fluidifiants des sécrétions bronchiques et des graisses sous-cutanées, cicatrisants cutanés et anti-infectieux (notamment antiviraux et antiparasitaires), immunostimulants, effets stupéfiants à haute dose.
- Les aldéhydes : sédatifs nerveux et anti-inflammatoires
- Les acides : anti-inflammatoires
- Les esters : antispasmodiques, sédatifs et anti-inflammatoires
- Les oxydes : expectorants, mais certains sont très toxiques
- Les coumarines : très calmantes, mais responsables de sensibilisations cutanées lors de l’exposition au soleil
- Les éthers : antispasmodiques puissants et sédatifs
- Les lactones : fluidifiants bronchiques et expectorants.
Et il en existe encore bien d’autres.
Utilisation Les propriétés de l’huile essentielle sont donc fonction de l’importance de tel ou tel élément présent dans sa composition. Mais certaines propriétés se retrouvent fréquemment dans un grand nombre d’essences, notamment les propriétés antiseptiques et anti-infectieuses, très spécifiques aux huiles essentielles en phytothérapie.
Chaque huile essentielle est rarement utilisée seule, car son action combinée avec d’autres pourra être améliorée ou complétée (c'est ce qu'on appelle la synergie). Mais il faut bien tenir compte des incompatibilités biochimiques entre certaines plantes.
En outre, chaque huile essentielle a une densité qui lui est propre ; il est donc préférable pour les dosages, lorsqu’on dépasse les 5 ou 6 gouttes, de mesurer en grammes.
Les modes et voies d’utilisation sont divers, et sont également fonction des huiles essentielles, mais aussi de paramètres tels que l’âge, l’état de santé, etc. Il faut toujours bien faire attention à l’usage préconisé. Le contact direct d’une huile essentielle pure avec la peau entraîne souvent des réactions d’irritation ou d’allergie. L’huile essentielle représente généralement 5 à 15% du volume de la préparation utilisée, et peut être associée à du miel, du sucre, de l’huile végétale, de l’alcool, un dispersant ou tout autre support comestible.
L’usage externe est une méthode très pratique, hormis les possibles réactions cutanées : le bain aromatique, la friction ou la massage, l’inhalation, le diffuseur d’arômes, l’humidificateur.
L’usage interne est plus délicat car certaines huiles essentielles peuvent avoir des effets toxiques ou présenter des contre-indications importantes à respecter : bain de bouche et gargarisme, ingestion, voie rectale et vaginale.
Personnellement je préfère leur réserver un usage externe. Il est très important de demander un avis médical avant d’utiliser la voie interne. (j'avoue, je ne l'ai pas fait quand j'ai mis deux gouttes d'HE de citron dans mon thé du matin pendant quelques jours, mais j'aurais dû, quoique je me suis bien renseignée dessus avant. D'autant que l'HE de citron n'a a priori pas d'éléments toxiques, contrairement à certaines autres).
Contre-indications Il faut toujours bien garder à l’esprit que certaines huiles essentielles peuvent avoir des effets toxiques et indésirables, surtout lorsqu’elles sont à l’état pur ou en dose non conventionnelle. En cas d’ingestion accidentelle, il faudra donc immédiatement faire appel au centre antipoison le plus proche. Il faudra également connaître leur toxicité envers certains organes, particulièrement le foie, les réactions allergiques possibles, leur effet photosensibilisant éventuel (notamment certaines huiles essentielles d'agrumes, si ce n'est toutes, mais je ne les connais pas encore toutes...) et leur possible contre-indication dans certains états ou pour certaines pathologies.
En dehors d’une prescription médicale dûment établie, la voie orale est fortement contre-indiquée chez l’enfant de moins de 3 ans et la femme enceinte et la voie externe doit être utilisée avec une extrême prudence. Les bains aromatiques sont totalement interdits aux nourrissons et aux jeunes enfants.
Quand vous utilisez une huile essentielle que vous n’aviez jamais utilisé, vérifiez bien que vous n’y soyez pas allergique. Testez vos préparations sur une petite zone sensible de la peau avant de les utiliser plus largement, ou carrément mettez une goutte de l’huile essentielle dans une cuillère à café d’une huile végétale et testez de la même façon.
La qualité des huiles essentielles Les propriétés d’une huile essentielle sont directement liées à son origine, à son mode d’extraction et surtout à sa pureté. La qualité des huiles essentielles est donc très importante. Lorsque vous les achetez, vérifiez bien que l’indication « 100% pure et naturelle » figure sur l’étiquette, ainsi que le nom latin complet de la plante. N’hésitez pas à demander conseil auprès du vendeur, dès que vous avez un doute sur l’étiquette ou sur la provenance du produit. S’il est sérieux, il saura vous répondre. Si vous lui posez une colle, laissez tomber et allez chercher ailleurs. Certaines boutiques sur Internet sont également très fiables. Il suffit de savoir lesquelles... Ou de tester une fois pour voir.
On peut trouver les huiles essentielles les plus courantes en pharmacie et parfois parapharmacie. Pour un plus large choix, il y a les (rares) herboristeries, et encore mieux, les magasins de produits bio, et s’il y en a près de chez vous, le producteur directement.
Pour une pharmacopée de base : Chaque huile essentielle a ses propriétés propres et son utilité, mais certaines sont plus « polyvalentes » et reviennent très souvent dans diverses préparations. Il est donc conseillé de se les procurer même si l’on n’en a pas particulièrement besoin ; elles serviront forcément un jour ou l’autre. La lavande, le romarin, le citron, l’eucalyptus, le thym font partie de celles-ci.
Chacun a cependant ses habitudes et ses favorites, c’est une question de goûts…
Pour conclure, il est important de rappeler, pour ceux qui ne l’auraient pas compris, que malgré leurs grandes possibilités, les huiles essentielles ne font pas tout. Le meilleur moyen de rester en bonne santé (et regardable !) est avant tout d’avoir une vie des plus saines. Hygiène, alimentation, exercice, sommeil… sont les meilleurs amis de notre corps.
Très fortement inspiré par :
ABC des huiles essentielles du Dr Thierry Telphon (
quelques détails ici)